Sans Papiers from Paris to the World Social Forum in Tunis

An international caravan of the Sans Papiers on their way from Paris to the World Social Forum in Tunis in March 2013 call for support in their struggle for the fundamental rights of the freedom of movement. In Tunis, the caravan will take part in the “Assembly of Migrants and Solidarity Associations”. In the assembly, proposals and approaches of a new politics of the rights of migrants are discussed. The assembly also aims at the internationalization of the struggles and the exchange of experiences in local struggles … and at a more institutionalized form of coordinated international struggle.

The caravan of the Sans Papiers is expected to start in Paris on Monday, March 18th, 2013. The World Social Forum takes place in Tunis, March 26-30, 2013.

>>Call in German (Rosa Luxemburg Brussels page)
>>Video on the earlier caravan in 2011 (Bamako-Dakar)
>>Charte Mondiale des Migrants (afrique-europe-interact Website)
>>Assembly of Migrations, Tunis (Assembly of Migrations Website)

La Caravane Paris-Tunis

Appel pour la Caravane des Sans-papiers et Migrants en vue de participer au FSM de Tunis qui se déroulera du 26 au 30 Mars 2013

La CISPM (Coalition internationale des Sans-papiers et Migrants) appelle tous les mouvements et collectifs de Sans-papiers et Migrants d’Europe, ainsi que les associations de migrants subsahariens arrivĂ©s ou installĂ©s au Maghreb, Ă  rĂ©aliser ensemble leur participation active au FSM (Forum Social Mondial) de Tunis, qui se tiendra du 26 au 30 mars 2013. Pour cet Ă©vĂšnement, une Caravane sera formĂ©e […], pour arriver Ă  Tunis aprĂšs la traversĂ©e de la MĂ©diterranĂ©e en bateau. De leur cĂŽtĂ©, des reprĂ©sentants de l’Association Diel (Droits ici et LĂ -bas) partiront du Mali, de la CĂŽte d’Ivoire et de Mauritanie pour converger par avion vers Tunis.

En 2011, le MinistĂšre de la rĂ©gularisation de tous les Sans-papiers a participĂ© au FSM de Dakar, consacrĂ© en particulier Ă  la Charte Mondiale de Migrants. En 2013 Ă  Tunis, le thĂšme fĂ©dĂ©rateur du FSM est la DIGNITE. Il va de soi que nous sommes vivement concernĂ©s. Et c’est pourquoi, si nous voulons rejoindre le FSM de Tunis par bateau, c’est parce que cette traversĂ©e des frontiĂšres maritimes sera pour nous tout un symbole. Elle sera le moyen de dĂ©noncer les drames affreux auxquels ont conduit les politiques de collaboration des Etats europĂ©ens et submĂ©diterranĂ©ens dans leur chasse aux migrants : entre 1993 et 2012, de Gibraltar jusqu’aux rivages grecs, prĂšs de 12 000 morts par noyade. Faire le parcours inverse, de l’Europe vers la Tunisie sera le moment d’affirmer haut et fort ce qu’exige la reconnaissance de la dignitĂ© de chaque ĂȘtre humain, sans aucune distinction : le respect de sa libertĂ© (en l’occurrence ici son pouvoir de circuler librement) et de sa sĂ©curitĂ© (le droit de s’installer dans le pays de son choix). Cette traversĂ©e sera une nouvelle Ă©tape pour manifester notre solidaritĂ© internationale Ă  tou-te-s tous les migran-te-s, forcĂ©s Ă  l’exil par la mondialisation au pĂ©ril de leur vie, et dans cette Ă©preuve aussitĂŽt poursuivis comme dĂ©linquants au mĂ©pris de leur humanitĂ©.

En entreprenant notre participation au FSM de Tunis, s’ouvre une nouvelle Ă©tape d’une longue Marche des Sans-papiers et migrants pour leur Ă©mancipation, qui a commencĂ©, pour l’Europe en 1996 Ă  Paris, Ă  St Bernard, lorsque les Sans-papiers ont dĂ©cidĂ© de prendre leurs affaires en main, sont sortis de la peur et de la clandestinitĂ© pour rĂ©clamer leurs droits fondamentaux. Longue marche au quotidien ponctuĂ©e ces derniĂšres annĂ©es par des moments forts. Mai 2010 : Paris-Nice Ă  pied pour interpeller la Françafrique. FĂ©vrier 2011 : Caravane au FSM de Dakar, pour inscrire la problĂ©matique des Sans-papiers en bonne place dans la liste des injustices Ă  combattre avec la plus farouche dĂ©termination. Juin 2012, Marche europĂ©enne des Sans-papiers et des Migrants, afin de se rĂ©approprier concrĂštement en traversant 9 frontiĂšres la libertĂ© de circulation et d’installation, pourtant proclamĂ©e comme un droit fondamental de l’homme dans la DĂ©claration universelle des droits de 1948, et porter cette revendication auprĂšs du Parlement europĂ©en.

Nul doute que l’hospitalitĂ© accordĂ©e au FSM par la Tunisie, en ce moment opportun de son invention dĂ©mocratique, donnera force et audace aux rĂ©flexions, dĂ©bats et dĂ©cisions de ce Forum mondial. Les thĂ©matiques retenues par le Forum font pratiquement toutes Ă©cho de maniĂšre prĂ©cise aux prĂ©occupations des Sans-papiers et Migrants. De toute Ă©vidence, parmi les 11 axes de recherche proposĂ©s (1), nous nous devons d’ĂȘtre trĂšs prĂ©sents dans le travail portant sur l’axe 5 de ces thĂ©matiques : « Pour la libertĂ© de circulation et d’établissement de toutes et de tous, plus particuliĂšrement des migrants et chercheurs d’asile, des personnes victimes du trafic humain, des rĂ©fugiĂ©s, des peuples indigĂšnes, originaires, autochtones, traditionnels et natifs, des minoritĂ©s, de peuples sous occupation, des peuples en situation de guerre et conflits et pour le respect de leurs droits civils, politiques, Ă©conomiques, sociaux, culturels et environnementaux ». Les dix autres axes, plus gĂ©nĂ©ralistes sont tout aussi passionnants, et devraient retenir toute notre attention. Cependant, nous pouvons penser que notre apport sera prĂ©cieux en expĂ©rience sur ce qui est pointĂ© par le FALDI (Forum des Associations des Luttes DĂ©mocratiques de l’Immigration) qui prĂ©pare le rendez-vous de Tunis dans l’objectif de montrer que « la question de l’immigration est un enjeu planĂ©taire qui bouscule les notions de frontiĂšres, de souverainetĂ© et de citoyennetĂ© et doit ĂȘtre une des thĂ©matiques centrales du FSM-Tunis 2013 « . MĂȘme si le Faldi semble vouloir s’intĂ©resser en prioritĂ© aux consĂ©quences de cette mondialisation de l’émigration sur les pays du Maghreb, il n’empĂȘche que les ateliers proposĂ©s visent des questions qui nous sont familiĂšres touchant Ă  notre quotidien : racket des Sans-papiers, femmes migrantes, vieux migrants, migrations et dĂ©veloppement, racisme et discriminations ici et lĂ -bas, interculturalitĂ© Nous nous efforcerons d’y apporter l’expĂ©rience et l’expertise de la voix des Sans-papiers.

Surtout, nous voudrons rappeler, au cours de ces rencontres et de ces ateliers, l’essentiel de nos analyses et de nos revendications qui, selon nous, ont vocation Ă  ĂȘtre prĂ©sentĂ©es et discutĂ©es de maniĂšre plĂ©niĂšre, car mĂȘme si elles sont issues d’une lutte qui se dĂ©roule en France et en Europe, ses conditions et ses objectifs peuvent prĂ©tendre Ă  une certaine universalitĂ© pour l’amĂ©lioration de la condition globale des Sans-papiers et des Migrants dans le monde. Il ne s’agit pas seulement de dĂ©cider de quelques mesures ici ou lĂ , mais de changer radicalement de vision du monde. Si nous nous en tenons aux grandes lignes :

1) nous déclarons la légitimité du droit à la libre circulation et à la libre installation
2) nous dĂ©nonçons l’inhumanitĂ© des lieux d’enfermement pour les Sans-papiers et les demandeurs d’asile, et rĂ©clamerons leur fermeture
3) nous rĂ©clamons l’arrĂȘt des expulsions du pays d’accueil et des zones extraterritoriales destinĂ©es Ă  l’externalisation des expulsions hors de l’Europe
4) nous demandons, comme nous le faisons depuis de nombreuses annĂ©es, la rĂ©gularisation de tous les Sans-papiers dans un dispositif pĂ©renne (la carte de 10 ans pour la rĂ©alisation d’une intĂ©gration rĂ©ussie) et la rĂ©duction des taxes affĂ©rentes
5) nous appelons Ă  la promulgation du droit de vote et de l’éligibilitĂ© Ă  toutes les Ă©lections pour les migrants rĂ©gularisĂ©s
6) nous exigeons le respect inconditionnel du droit d’asile
7) nous affirmons l’égalitĂ© entre nationaux et migrants (accĂšs au travail, Ă  la santĂ©, Ă  l’éducation, Ă  la culture. En particulier accĂšs Ă  tous les mĂ©tiers selon les compĂ©tences, lutte contre la dĂ©(dis)qualification professionnelle des migrants).

Ces 7 points reprĂ©sentent nos fondamentaux et nos raisons de lutter. Le FSM de Tunis sera l’opportunitĂ© d’en affuter les arguments dans les dĂ©bats auxquels nous ne manquerons pas de participer, comme nous l’avons fait en fĂ©vrier 2011 Ă  Dakar.

Par ailleurs, nous nous souvenons que lorsque, en juin de cette annĂ©e, au terme de la Marche europĂ©enne des Sans papiers et Migrants, nous fĂ»mes reçus Ă  Strasbourg par les parlementaires europĂ©ens, ils Ă©voquĂšrent le projet europĂ©en d’une refonte dĂ©mocratique des conditions de l’émigration entre les deux rives, dont la Tunisie, du fait de sa rĂ©cente rĂ©volution, serait le premier laboratoire, et dont les rĂ©sultats, s’ils sont satisfaisants, pourraient ĂȘtre Ă©tendus Ă  une nouvelle politique de voisinage et Ă  une relance de l’union mĂ©diterranĂ©enne. Nous aurons ainsi Ă  cƓur, par le relais du FSM, de demander au Parlement europĂ©en des nouvelles des avancĂ©es de ce projet qui, Ă  terme, pourrait concerner aussi bien toute la zone subsaharienne.

En pratique, notre Caravane pourrait se composer d’une cinquantaine de personnes, en souhaitant qu’en plus des reprĂ©sentants des collectifs dĂ©jĂ  membres de la CISPM, nous rejoignent des dĂ©lĂ©guĂ©s de nouveaux adhĂ©rents, en particulier venus d’Espagne et de GrĂšce, deux pays aux frontiĂšres de l’Espace Schengen, et en tant que tels, vouĂ©s Ă  l’externalisation des procĂ©dures d’expulsion et Ă  la rĂ©tention massive des entrants.

Ce Ă  quoi nous tenons le plus, c’est Ă  la prĂ©sence dans la Caravane de Sans-papiers pour qui obtenir un visa pour se rendre au FSM de Tunis et en revenir sera un dĂ©fi pour notre mouvement : comme nous l’avons fait lors de la Marche europĂ©enne, dĂ©montrer que les frontiĂšres ne sont «pas des murs mais des ponts ».

Enfin nous voulons aussi contribuer Ă  l’extension du FSM (2) en appelant les associations, les syndicats, les travailleurs, les retraitĂ©s, les Ă©tudiants, les mouvements sociaux, les partis, les indignĂ©s, tous les citoyens Ă  rejoindre et soutenir par tous les moyens possible les prĂ©occupations et interrogations du FSM durant la pĂ©riode de son dĂ©roulement, du 26 au 30 mars 2013.

A Tunis, notre projet est de proposer la tenue d’une sĂ©ance plĂ©niĂšre sur le thĂšme de « la libertĂ© de circulation et d’installation pour tous » et de rĂ©aliser sur le mĂȘme thĂšme la premiĂšre Manifestation mondiale, le 29 mars 2013, sur un parcours tunisien qui reste Ă  accorder avec les organisateurs du FSM.

Tous ensemble à Tunis, d’une maniùre ou d’une autre !

Le coordinateur de la CSP 75,
Anzoumane SISSOKO

Source: http://www.fsm2013.org/fr/node/4245

L’AssemblĂ©e de Mouvements de Migrants

Appel Ă  soutien Ă  la caravane de Sans Papiers et Migrants pour leur participation au FSM Tunis

Le « droit Ă  quitter son propre pays » reconnu par la DĂ©claration universelle des droits de l’homme de 1948 est de plus en plus remis en cause par l’ensemble des Etas-Nations. Les contrĂŽles migratoires sur ceux qui cherchaient Ă  fuir leur pays ont atteint aujourd’hui un haut degrĂ© de raffinement technologique et de cruautĂ© : les migrants sont refoulĂ©s, renfermĂ©s dans des camps, et d’autres disparaissent avant mĂȘme d’arriver dans des pays qui les rejettent en tant qu’« indĂ©sirables ».

Cette politique dite de « fermeture des frontiĂšres » est devenue une vĂ©ritable « guerre aux migrants » au dĂ©triment du respect mĂȘme des droits fondamentaux des personnes migrantes avec des coĂ»ts humains, sociaux et Ă©conomiques Ă©normes. Aux frontiĂšres des pays du « Nord » est en train de se consommer un vĂ©ritable massacre : le nombre des migrants morts et disparus en mers et dans les dĂ©serts est de plus en plus grand. La dĂ©tention et l’expulsion sont dĂ©sormais des pratiques quotidiennes contre le droit Ă  la vie et Ă  la libertĂ© des migrants, et en plaine violation de leurs droits fondamentaux.

A l’heure oĂč l’immigration est rĂ©guliĂšrement instrumentalisĂ©e Ă  des fins politiques, cette thĂ©matique apparaĂźt donc, comme l’une des derniĂšres prĂ©rogatives nationales, figurant un des derniers Ă©lĂ©ments d’affirmation du droit national. Malheureusement bien souvent au dĂ©triment des migrants, qui, dĂšs lors qu’ils ont quittĂ© leurs pays, deviennent des sous-citoyens, soumis aux mĂȘmes devoirs que les autres mais ne bĂ©nĂ©ficiant pas des mĂȘmes droits.

Face Ă  ce contexte, les migrants et les mouvements de solidaritĂ© tentent de rĂ©sister et de rĂ©agir au niveau local et mondial. La nature mĂȘme de la mobilitĂ© humaine internationale, de la globalisation des Ă©changes et des relations parmi les nations et entre continents, de l’inĂ©gale distribution globale des richesses et des ressources, indiquent la nĂ©cessitĂ© d’un mouvement international.

Diverses initiatives ont commencĂ© Ă  jalonner un itinĂ©raire d’articulation entre mouvements de migrants et rĂ©gions du monde. Dans ce sens vont le processus de la Charte Mondiale des Migrants et l’appel pour le 18 dĂ©cembre comme JournĂ©e Mondiale de Mobilisation.

L’organisation de l’AssemblĂ©e Mondiale des Migrants pour l’approbation de la Charte Mondiale des Migrants Ă  GorĂ©e juste avant le FSM en fĂ©vrier 2011 Ă  Dakar a contribuĂ© Ă  porter Ă  l’attention mondiale la question migratoire, les migrants et leurs combats. « Rien pour nous, sans nous » est le principe qui a inspirĂ© le processus Ă  partir duquel les personnes en migration souhaitent se positionner comme acteurs de leur destinĂ©e et reprendre la parole trop longtemps confisquĂ©e par les experts Ă©tatiques. Sur la base des principes de libertĂ© de circulation et d’installation, des milliers de migrants de tous les continents ont dĂ©cidĂ© de se mettre ensemble pour crier au monde : « Laissez passez, laissez circuler, laissez vivre ».

La Charte n’avait pas vocation Ă  exister juste pour ce qu’elle est. Elle est le point de dĂ©part d’une nouvelle lutte, d’un appel mondial pour reconsidĂ©rer la migration dans son ensemble, en affirmant que les migrants peuvent apporter des rĂ©ponses Ă  la crise migratoire et aux transformations Ă©thiques et sociales que le monde traverse en ce dĂ©but de XXIĂšme siĂšcle.

L’initiative de JournĂ©e globale du 18 dĂ©cembre, nĂ©e su sein le IV Forum des Migrations rĂ©alisĂ© Ă  Quito (Équateur) a Ă©tĂ© rĂ©affirmĂ©e pendant le Forum Mondial Ă  Dakar en 2011. Cette initiative n’est pas un nouveau rĂ©seau, mais un symbole d’une lutte globale, et non pas une nouvelle coordination, mais un espace commun Ă  l’intĂ©rieur duquel chacun peux entendre leurs revendications, profitant de la diffusion et de la force de persuasion confĂ©rĂ©es par la dimension mondiale du mouvement, sans renoncer Ă  ses propres caractĂ©ristiques spĂ©cifiques.

La promotion de la voix des migrants, la dĂ©fense de la libertĂ© de circulation et d’installation et le renforcement des liens entre les mouvements europĂ©ens, africains, asiatiques et latino-amĂ©ricains ont contribuĂ© aux travail du Groupe Migrations Rio+20 qui s’est rĂ©uni en occasion de la ConfĂ©rence des Nations Unies sur le DĂ©veloppement durable et le Sommet des Peuples Rio+20. Les rĂ©seaux ont travaillĂ©s autour de la question du changement climatique, de la crise migratoire et des dĂ©placements environnementaux, en lien avec les nouveaux paradigmes de civilisation mis en avant par le Sommet des Peuples. Une des propositions finales du Groupe a Ă©tĂ© la mise en place d’une plateforme informatique qui puisse favoriser les Ă©changes entre les mouvements et les migrants au niveau mondial.

Toutes ces Ă©tapes ont montrĂ©es la nĂ©cessitĂ© de promouvoir de nouvelles formes de communication, de convergence et de coordination parmi les mouvements locaux, dans la perspective de dessiner un mouvement global de migrants. Ces premiers pas nous amĂšnent aujourd’hui Ă  nous questionner sur l’opportunitĂ© d’avancer vers un mouvement mondial des migrants et des associations de solidaritĂ©. Celui-ci peut ĂȘtre imaginĂ© comme un espace d’articulation, de dialogue et de portage des revendications que les diffĂ©rents acteurs souhaitent porter Ă  l’ensemble de la sociĂ©tĂ©. Chaque rĂ©gion a ses caractĂ©ristiques et problĂ©matiques particuliĂšres, mais il est clair qu’actuellement, la question de la migration est devenue une des manifestations les plus cruelles et Ă©videntes de l’absence d’une gouvernance mondiale digne et responsable. Il n’y aura pas d’alternative Ă  la crise migratoire si l’on ne cherche pas Ă  poser en mĂȘme temps les bases de nouvelles rĂ©gulations mondiales dans le domaine de l’Ă©conomie, de l’écologie, des droits et de la citoyennetĂ© et de l’intĂ©gration. Les migrants sont devenus en cela les partisans d’une communautĂ© mondiale en Ă©mergence, en crĂ©ant de nouveaux liens entre les diffĂ©rents pays du monde, alimentant un dialogue permanent entre le local et le global.

Aujourd’hui donc, il ne s’agit pas seulement de rĂ©sister : il est plus que jamais nĂ©cessaire de lutter, de proposer, d’oser et crĂ©er. Et pour ce faire, nous suggĂ©rons l’organisation d’une AssemblĂ©e de Mouvements de Migrants et des associations de solidaritĂ© dans l’Espace Mondial des Migrations International que sera organisĂ© lors du Forum Social Mondial de Tunis en mars 2013.

Pourquoi une Assemblée des Mouvements Migrants et des associations de solidarité?

L’idĂ©e est de mettre en commun nos expĂ©riences, nos revendications et propositions, vers une nouvelle approche de la migration, dans le cadre d’une nouvelle gouvernance mondiale centrĂ©e sur les droits des migrants et de tous ceux qui sont concernĂ©s par la mobilitĂ© humaine.

L’AssemblĂ©e de Mouvements de Migrants et des associations de solidaritĂ©, qui se voudrait complĂ©mentaire d’autres expĂ©riences existantes et similaires au processus de l’AssemblĂ©e des Mouvements Sociaux, aurait pour objectif de renforcer la lutte des migrants au niveau mondial. Pour atteindre cet objectif, il est nĂ©cessaire de briser l’isolement des luttes et de crĂ©er des articulations entre les mouvements sociaux. Il s’agit donc de mettre en place des outils permanents et adaptĂ©s qui vont permettre aux migrants et associations de solidaritĂ© de renforcer leurs luttes locales et spĂ©cifiques, qu’elles s’inscrivent dans un cadre dĂ©fensif (maintien de certains droits) ou offensif (conquĂȘte de nouveaux droits avec, dans certains cas, remise en cause du systĂšme) et d’inverser les rapports de force au niveau mondial.

L’AssemblĂ©e Mondiale des Migrants et des associations de solidaritĂ© sera un moment de convergence, d’action et d’intelligence collective (d’oĂč la notion d’assemblĂ©e) dĂ©passant le cadre de l’expertise traditionnelle visant Ă  produire des propositions et des Ă©lĂ©ments de consensus nouveaux. Un espace de dialogue permanent entre les migrants et les associations de solidaritĂ© au niveau mondial et il aurait pour objectif de renforcer les actions des diffĂ©rents acteurs sociaux pour renforcer la lutte pour la reconnaissance des droits des migrants au niveau mondial. Ce type de processus demande nĂ©cessairement un engagement sur le long terme et une capacitĂ© de coordination collective qui restent Ă  crĂ©er. L’AssemblĂ©e Mondiale des Migrants et des associations de solidaritĂ© organisĂ©e Ă  Tunis en mars 2013 ne peut donc, ĂȘtre qu’une Ă©tape inscrite dans un espace plus large de dĂ©bats et d’Ă©changes sur les politiques migratoires, sur l’Ă©tat du mouvement social et des rĂ©sistances. Ces Ă©changes constituent une Ă©tape prĂ©alable Ă  l’identification de stratĂ©gies, la dĂ©finition de revendications, de politiques et d’agendas communs, de campagnes concertĂ©es et au renforcement des solidaritĂ©s internationales.

Nous appelons donc, toutes les organisations qui participent au FSM Ă  Tunis en Mars 2013 de signer cet appel et de participer Ă  l’AssemblĂ©e Mondiale des Migrants et des associations de solidaritĂ© dans la perspective de construire tous ensemble un mouvement mondial de migrants. Pour tous ceux qui ne seront pas prĂ©sents Ă  Tunis, il y aura Ă©galement la possibilitĂ© de participer Ă  distance par tĂ©lĂ©confĂ©rence.

Pour souscrire l’appel, envoyer un email à : amm.fsm2013@gmail.com

Source: http://www.fsm2013.org/fr/node/8559

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